Il en est des villes comme des personnes : certaines laissent indifférentes, d’autres vous marquent. Paris fait partie indiscutablement de la seconde catégorie. Il se dégage d’elle une personnalité qui séduit les amoureux, les cœurs meurtris, les artistes et les idéalistes. Généreusement, elle accueille tout le monde au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité qu’elle défend depuis 1789.
C’est ainsi qu’un jeune homme a débarqué de «Big apple» (New-York), le 27 septembre, l’amertume dans l’âme. Il pensait pourtant y faire un triomphe mais New-York n’est pas Paris. Il a pris une grosse claque et perdu toutes ses illusions, y compris sur ses «amis». Il ne devait que transiter par la capitale de la belle France. Il y est resté plusieurs jours, pour panser ses bleus, sans donner des nouvelles au pays dont il est sensé être le «président», suscitant les interrogations de tout le monde «là-bas». Ceux qui étaient à Paris, par contre, ont pu suivre pas-à-pas ses pérégrinations, via les forums et les fils infos. Ainsi, il a rencontré un de ses vieux compagnons, Didier Ratsiraka, avec qui il avait une petite brouille à propos d’une autre ville, Maputo. Il a pu parler aussi avec des médiateurs, qui aimeraient le réconcilier avec le reste du monde ainsi qu’avec Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée.
Et puis, il a eu une discussion de plus d’une heure le 29 septembre avec un certain Mamy Andriamasomanana qu’il ne connaissait que de réputation. Pour la première fois, ils se voyaient face-à-face. La discussion s’est bien déroulée. Sa nouvelle connaissance pourrait peut-être l’aider à ne plus se fâcher avec la terre entière en lui permettant d’appliquer enfin les accords de Maputo.
Toujours à Paris, Rinah Rakotomanga, qui tient décidément à se faire remarquer (voir l'article : «Y a-t-il un ambassadeur de Madagascar à Paris ?»), a encore envoyé ses sbires au foyer des étudiants à Arago dans la nuit du 28 au 29. Le but était de déloger le directeur Emile «Vazaha». Les vigiles africains et leurs chiens ont perturbé la vie des résidents. La police est venue et tout est à peu près rentré dans l’ordre. Il n’est pas certain que la réputation que Rinah est en train de se faire l’aidera à obtenir ce poste diplomatique tant désiré dans la ville-lumière.
Le jeune homme a repris l’avion le 30 septembre, un peu rasséréné, pour Antananarivo. Il devrait y convaincre certains «amis», en particulier un, de laisser leurs fauteuils auxquels ils sont désespérément accrochés, à d’autres invités. C’est une question de savoir-vivre qui, comme tout le monde le sait, est une grande qualité.
Photo : La Tour Eiffel en août 2007 (photo personnelle)
Alain Rajaonarivony